L'intégration professionnelle des réfugiés : un défi pour la France
Les entreprises rencontrent des difficultés de recrutement, notamment sur les métiers en tension. Les personnes réfugiées constituent un vivier de recrutement sous-exploité en France. La plateforme RSE de France Stratégie, saisie par la Délégation interministérielle à l'accueil et à l'intégration des réfugiés (DiAir), formule 12 recommandations pour une politique publique cohérente et pérenne en matière d'intégration des réfugiés.
Plus de 545 000 personnes réfugiées en France – bénéficiant d'une protection au titre de la convention de Genève de 1951 – et une situation paradoxale de pénurie de main d'œuvre dans de nombreux secteurs (agriculture, bâtiment, hôtellerie-restauration, services à la personne…). Mais les freins à l'intégration sont nombreux, estiment les rapporteurs de l'avis : barrière de la langue, approche culturelle, équivalence des diplômes, accès au logement et à la mobilité, mais aussi lourdeurs administratives.
Pour amoindrir les difficultés d'intégration professionnelle des réfugiés, la plateforme RSE de France stratégie formule 12 recommandations en 4 axes au gouvernement, aux entreprises, aux collectivités territoriales, aux fédérations professionnelles et aux partenaires sociaux.
Saluant le projet en cours de généralisation du programme Agir (Accompagnement global et individualisé des réfugiés), le rapport conseille au gouvernement de l'évaluer dès son déploiement afin de garantir son succès. Concernant le programme d'intégration Hope (Hébergement, orientation et parcours vers l'emploi) du plan d'investissement dans les compétences, la Plateforme RSE conseille aux pouvoirs publics d'en « tirer des enseignements pour la définition des politiques publiques ».
Elle préconise aussi de « favoriser et renforcer des formations linguistiques adaptées, y compris à visée professionnelle, aux personnes réfugiées ». Et elle insiste sur la nécessité de « privilégier l'approche pluriannuelle du financement des politiques d'intégration afin d'apporter une réponse durable ».
Aux entreprises, il est demandé de « former et sensibiliser leurs collaborateurs afin de déconstruire les stéréotypes et de faire évoluer les procédures de recrutement pour favoriser l'intégration professionnelle réussie des personnes réfugiées ».
Aux fédérations professionnelles et organisations patronales, le rapport préconise d'accompagner les entreprises de leur secteur d'activité dans ces démarches et de diffuser les bonnes pratiques.
