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Sanitaire et social en Normandie : des besoins à anticiper
En Normandie plus de 13 % des actifs en emploi exercent un métier du sanitaire et social. Avec plus de 18 % de professionnels âgés de 55 ans et plus, la question du renouvellement des emplois se pose pour les années à venir, plus de 31 000 fins de carrière étant à prévoir d’ici 2027. Au vieillissement des professionnels s’ajoutent des tensions de recrutement qui se sont intensifiées depuis la crise sanitaire.
Quels sont les métiers les plus vieillissants ? Quelles sont les tensions de recrutement auxquelles sont confrontés les employeurs aujourd’hui ? Quels facteurs démographiques et socio-économiques peuvent venir impacter les besoins en professionnels ? En quoi consiste l’appareil de formation actuel ?
Autant d’interrogations sur lesquelles un rapport réalisé par le Carif-Oref de Normandie tente d’apporter un éclairage. Le présent zoom en livre les principaux enseignements.
Le sommaire :
- Une réalité : le vieillissement des professionnels du sanitaire et social
- Un constat : des tensions de recrutement récurrentes
- Une certitude : l'existence de facteurs d'influence déterminants pour anticiper les besoins
- L'appareil de formation en Normandie
- Quid de l'avenir ? La formation, un levier essentiel... mais pas unique
Une réalité : le vieillissement des professionnels du sanitaire et social
Les professions seront diversement affectées par les départs en retraite mais toutes devront faire face à la problématique du renouvellement des emplois. Trois métiers seront particulièrement touchés par ce besoin de renouvellement : les aides à domicile, les assistantes maternelles et les agents de service hospitaliers. Ils constituent des professions où le grand nombre de départs attendus représente également une part importante des effectifs de chaque profession.
Un constat : des tensions de recrutement récurrentes
Un faisceau d’indices montre la situation tendue dans laquelle se trouvent les employeurs de professionnels du sanitaire et social en matière de ressources humaines :
- Près d’un quart des offres d’emploi diffusées en 2022 concernent des métiers du sanitaire et du social
- 15 260 projets de recrutement en 2022 (soit 12,3 % de l’ensemble des projets normands) : aides à domicile, aides-soignants, infirmiers, ASH, éducateurs spécialisés sont les professionnels les plus recherchés
- 76 % des projets de recrutement recensés en 2022 par l’enquête Besoins en main d’œuvre (BMO) de Pôle emploi sont jugés difficiles par les employeurs avec un constat d’une accentuation des difficultés en trois ans (61 % des projets jugés difficiles en 2019). Les plus forts taux de difficulté à recruter portent sur les infirmiers et les aides à domicile.
- Un niveau de tension élevé à très élevé repéré par la Dares et Pôle emploi sur la quasi-totalité des métiers, avec pour facteur de tension récurrent, un manque de main-d’œuvre disponible.
Une certitude : l'existence de facteurs d'influence déterminants pour anticiper les besoins
Les besoins en professionnels du sanitaire et social sont très dépendants des évolutions démographiques et socio-économiques régionales, notamment :
- Le vieillissement de la population normande : alors que l’âge moyen continue de croître avec des seniors toujours plus nombreux (22 % de 65 ans et + en 2022), les projections de l’Insee portent sur une accélération du vieillissement de la population normande d’ici à 2050 avec 29 % de 65 ans en 2050, soit plus d’un million de personnes âgées
- L’enjeu de la prise en charge de la dépendance : une projection de plus de 162 000 seniors en situation de dépendance d’ici 2030 (14 % des 60 ans et +)
- L’intensification des situations de précarité
- Retards d’équipement sur certains territoires dans les domaines de la petite enfance ou des publics handicapés.
L'appareil de formation en Normandie
La Normandie présente un appareil de formation aux métiers du sanitaire et social plutôt complet puisqu’il est possible de se former en région à :
- 14 des 16 diplômes d’État du sanitaire
- tous les diplômes d’État du social (13 au total)
- 22 certifications sanitaires et sociales connexes relevant des ministères de l’Éducation nationale, de l’Agriculture ou encore de l’Enseignement supérieur (sur 29 recensées)
- 9 des 10 titres professionnels recensés et relevant du ministère du Travail ou des branches professionnelles.
Les formations aux diplômes d’État du sanitaire et social comptabilisent 11 300 inscrits (toutes années de formation confondues) à la rentrée 2021-2022. En 2021, plus de 4 000 personnes ont été diplômées suite à leur parcours de formation : plus de 3 200 sur un diplôme d’État du sanitaire et près de 900 sur un diplôme d’Etat du social. De leur côté les formations de l’Éducation nationale et du ministère de l’Agriculture accueillent près de 8 600 élèves et étudiants (effectifs totaux, toutes années de formation confondues) dont 11 % en apprentissage. Près de 3 800 élèves et étudiants sont sortis diplômés d’une certification sanitaire et sociale de l’un de ces deux ministères en 2021.
Quid de l'avenir ? La formation, un levier essentiel... mais pas unique
La Dares et France Stratégie évaluent pour la Normandie à plus de 34 700 le nombre de postes à pourvoir chaque année d’ici 2030, dont environ 15,5 % concernent des métiers du sanitaire et social (soit environ 5 400 postes à pourvoir tous les ans). Trois familles professionnelles devraient présenter une situation de pénurie de main-d’œuvre, les jeunes débutants et les mobilités inter-régionales ne couvrant pas les besoins estimés : sont concernées les familles professionnelles des aides à domicile, des assistantes maternelles et des aides-soignants.
Trois enjeux majeurs :
- Anticiper le renouvellement des professionnels sur le départ
- Répondre aux tensions actuelles de recrutement
- Prendre toute la mesure de l’impact des évolutions démographiques et socio-économiques dans la prévision des besoins à venir.
La formation constitue un levier d’action essentiel dans la réponse à apporter aux besoins en professionnels du sanitaire et social. Le travail des experts de la formation avec les acteurs de terrain (branches professionnelles, Opco mais aussi responsables d’établissements et services sanitaires, sociaux et médico-sociaux) permettra de mieux cibler les besoins au sein même des territoires.
Des démarches en ce sens sont déjà à l’œuvre, notamment avec la récente signature d’un accord de partenariat, le 20 mars 2023, entre la Région Normandie, les branches professionnelles du secteur sanitaire, social et médico-social (représentées par la branche de l’Hospitalisation privée et la branche sanitaire, sociale et médico-sociale à but non lucratif) et la fonction publique hospitalière (représentée par l’ANFH et la FHF-N), qui confirme cette volonté de cheminer ensemble sur les problématiques d’emploi et de formation.
Travailler sur l’attractivité des métiers et des secteurs et agir sur l’amélioration des conditions de travail sont également des leviers d’action primordiaux pour répondre aux besoins actuels et à venir.
Hélène Rammant (Carif-Oref de Normandie)