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Enquêtes d'insertion : de quoi parle-t-on ?
On désigne couramment sous le nom d’ « enquête » toutes collectes de données, soit par la récupération d’informations administratives ou de gestion, soit par l’interrogation d’individus. Lorsque dans le langage courant, on parle d’enquête d’insertion, on évoque parfois plusieurs réalités à nuancer. En effet, toutes les enquêtes dont l’objectif est de collecter l’information sur la situation en emploi n’observent pas le même objet, n’ont pas la même finalité. Que cherche-t-on à observer (périmètre) et dans quel but (usage final) ? Quelles sont les différentes enquêtes d’insertion existantes au national et au régional ? Faisons le point dans ce zoom.
Le sommaire :
- Enquêtes de situation, d'insertion, de parcours : trois vocables, trois granularités d'enquêtes
- S'interroger pour s'approprier une enquête
- Taux d'insertion, une signification différente selon les enquêtes
- Enquêtes d'insertion : revue de détail
Enquêtes de situation, d'insertion, de parcours : trois vocables, trois granularités d'enquêtes
Les enquêtes de situation sont une photographie de la situation d’individus à un instant t, se situant x semaines ou mois après la sortie d’un dispositif (de formation le plus souvent, d’accompagnement, d’incitation parfois…) : en emploi, en formation, ni en emploi ni en formation. On peut mener une enquête de situation assez tôt après la sortie du dispositif (6 à 7 mois).
Les enquêtes d’insertion s’intéressent aux personnes qui à l’issue du dispositif ont pour objectif l’accès à l’emploi. L’enquête d’insertion mesure le taux et la qualité de l’insertion dans l’emploi de ces personnes dans une perspective de moyen ou long terme. Il est admis de parler d’insertion dans l’emploi sur des temps plus longs, de type 12, 18, ou 30 mois.
La difficulté du temps long réside dans la capacité à contacter longtemps après des individus sortis d’un dispositif. Les risques de changement de coordonnées sont plus importants. La mobilisation des répondants (personnes disposées à répondre) peut être déjà un biais en soi. En effet, les individus les moins en difficulté sont peut-être plus enclins à répondre.
Les enquêtes de parcours apportent une information supplémentaire en s’intéressant aux différentes étapes par lesquelles l’individu est passé pour arriver à la situation observée après la sortie du dispositif. Elles nous informent sur les étapes du parcours et nous permettent de le qualifier. Elles contiennent à la fois des informations sur la situation, sur l’insertion et sur le parcours.
S'interroger pour s'approprier une enquête
Pour bien apprécier et interpréter les résultats d’une enquête, il convient de s’intéresser à la méthodologie :
- Quel est l’objectif de l’enquête ? Par qui a-t-elle était commandée ? Quelles sont les attentes du commanditaire ?
- A quelle échelle est menée l’enquête ? Est-ce à l’échelle du territoire, d’un établissement, d’une filière, d’une branche professionnelle, du supérieur ?
- Quelle est précisément la population enquêtée ?
- Comment recueille-t-on les données ?
- Quel est le profil des répondants ? (Il y a un risque de biais si une catégorie répond plus qu’une autre)
- Y a-t-il des redressements appliqués pour tenir compte de ces biais dans la restitution des résultats ?
Concernant le recueil des données, toutes les méthodes ont leurs atouts et leurs limites, l’important est d’en tenir compte dans notre lecture. Dans le cas d’enquêtes envoyées directement à chaque personne, celles-ci permettront de connaître finement leur histoire de vie, ressentis et avis mais elles sont tributaires du nombre de répondants et de la qualité et de l’ergonomie des questions. Tandis que les enquêtes administratives sont a priori plus factuelles mais tributaires de la donnée disponible et de sa qualité.
Taux d'insertion, une signification différente selon les enquêtes
Certains indicateurs portent le même nom, pour autant, pour en apprécier fidèlement leur signification, il convient de connaître la méthode d’élaboration.
A titre d’exemple, le taux d’insertion d’InserJeunes*, enquête nationale, le taux d’insertion de l’enquête Seine apprentissage*, enquête d’insertion des apprentis en Normandie, et les taux d’insertion calculés par les centres de formation eux-mêmes auprès de leurs seuls diplômés, ne comptabilisent pas la même chose, n’ont pas la même finalité, bien qu’ils indiquent tous la part des personnes en emploi après le passage par une formation.
(* voir plus bas)
Pour mémoire, le taux d’emploi, appelé aussi taux d’insertion, mesure la part des personnes en emploi à la sortie d’un dispositif à un moment choisi. Le taux seul, isolé des autres indicateurs, ne s’intéresse pas à la qualité de l’emploi, ni au lien emploi formation, il indique uniquement la part des personnes en situation d’emploi, quel que soit cet emploi. Des indicateurs complémentaires seront nécessaires pour apporter ces précisions.
Si l’on se limite à interroger les diplômés (enquête généralement effectuée par certaines universités, grandes écoles ou écoles de commerce) ou si l’on étend à l’ensemble des inscrits dans le dispositif (diplômés et non-diplômés), les taux d’insertion ne seront pas les mêmes.
Les bases de calcul peuvent être aussi différentes, bien que l’objectif semble identique, c’est-à-dire « mesurer le pourcentage de personnes en emploi ». Par exemple, on peut étudier l’insertion de personnes qui ont obtenu une certification donnée, ou bien s’intéresser à l’insertion dans l’emploi des personnes qui ont suivi une formation. On peut aussi mesurer l’efficacité d’une formation dans un établissement par rapport aux autres établissements préparant à la même certification, en comparant les taux d’insertion.
Il convient de tenir compte aussi de la temporalité de l’interrogation. Par exemple, à partir de quand démarre-t-on le comptage pour déterminer ce qu’est une observation à 6 mois, 7 mois ou bien 12 mois ? Pour les enquêtes d’insertion des apprentis, celui-ci peut commencer dès la sortie de la formation théorique (au 30 juin de la dernière année du cycle de formation), ou bien à la promulgation des résultats vers le 31 juillet, ou encore à la suite du contrat d’apprentissage (le plus souvent vers le 31 août).
A titre d’illustration, les enquêtes d’insertion à 6 mois de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) démarrent le comptage à la promulgation des résultats (31 juillet), tandis que l’enquête Seine à 7 mois à la fin théorique de la formation (30 juin). Ces deux enquêtes, bien qu’elles semblent ne pas être sur la même temporalité, le sont en réalité.
Par ailleurs, le moment de l’observation n’aura pas la même pertinence selon l’objet de l’étude. En effet, un taux d’insertion à 6 mois après une formation d’un adulte en recherche d’emploi est semble-t-il plus pertinent à étudier qu’un taux d’insertion à 6 mois d’un jeune après une formation initiale scolaire, sachant qu’il faut parfois un certain temps aux jeunes pour trouver leur place, acquérir des expériences (en emploi ou hors emploi au sens strict).
Enquêtes d'insertion : revue de détail
Les enquêtes nationales
- Dispositif InserJeunes (collaboration Dares / Depp)
Le Dispositif InserJeunes n’est pas à proprement parlé une enquête, mais un appariement de fichiers de données administratives. Les fichiers sont mis en regard les uns avec les autres pour déterminer si la personne qui se trouve dans un fichier de départ A (liste des sortants d’apprentissage) se trouve ou non dans le fichier d’arrivée B (liste des salariés inscrits à la DSN – Déclaration sociale nominative).
L’objectif de ce travail est la publication d’indicateurs portant sur le parcours scolaire et l’insertion dans l’emploi des jeunes de la voie professionnelle. Précisément, le taux d’insertion InserJeunes est un indicateur d’insertion dans l’emploi des élèves de voie professionnelle scolaire (initiale ou apprentissage) relevant du ministère chargé de l’Éducation nationale des secteurs public et privé sous contrat, par établissement.
Le périmètre est le suivant :
. Formés de niveau 3 (CAP) à 5 (BTS), le supérieur est exclu
. Formés de l’Education nationale public et privé sous contrat (les données concernant les élèves de voie professionnelle scolaire relevant du ministère chargé de l’Agriculture ne sont pas prises en compte – information en date de janvier 2023)
. L’emploi salarié du privé est uniquement pris en compte, le taux d’emploi mesuré par InserJeunes ne comprend pas l’emploi à l’étranger, l’emploi non salarié, l’emploi public. (On estime que le champ non couvert par la DSN représente environ 2 % de l’emploi des sortants de voie professionnelle scolaire et 4 % de l’emploi des sortants d’apprentissage.)
L'info sur le dispositif Inserjeunes (site de la Dares)
- Enquêtes « Génération » sur l'insertion professionnelle des jeunes (Céreq)
Ces enquêtes sont conduites par le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq), établissement public, ayant pour mission de mieux connaître et comprendre les liens entre formation, travail et emploi.
Depuis la fin des années quatre-vingt-dix, le Céreq a mis en place ce dispositif d'enquêtes original qui permet d'étudier l'accès à l'emploi des jeunes sortis du système éducatif la même année, quel que soit le niveau ou le domaine de formation atteint, d'où la notion de « Génération ».
- Enquêtes Insertion CGE (Conférence des Grandes Ecoles)
La CGE réalise chaque année une enquête qui concerne les diplômés des Grandes écoles de France. C’est pourquoi la collecte a lieu au cours du premier trimestre de chaque année, dans les mois qui suivent l’obtention du diplôme. Ainsi, il est possible de disposer de résultats dès le mois de juin.
Précisément, le champ de l’enquête couvre l’ensemble des diplômés des trois dernières promotions de niveau master (bac + 5) des Grandes écoles de France métropolitaine membres de la CGE, à l’exception des diplômés qui ont suivi ce cursus en tant que fonctionnaire. Elle n’interroge pas les non diplômés.
L'enquête Insertion CGE 2023
En Normandie
- Enquête Seine apprentissage (Carif-Oref de Normandie)
Cette enquête est porté par le Carif-Oref de Normandie, dont la gouvernance est composée des services de l’Etat en Région (DREETS), du Conseil régional et des partenaires sociaux. L’objectif est de mesurer l’efficacité du dispositif de formation par l’apprentissage* en Normandie. L’observation du devenir des apprentis formés en Normandie permet de mesurer l’efficacité quantitative et qualitative des finalités professionnelles de l’apprentissage. Les indicateurs calculés permettent d’appréhender la qualité de l’insertion professionnelle et du lien formation emploi. Elle a pour but d’une part d’être un outil d’aide à la décision pour l’investissement et les choix de développement des formations à destination des acteurs en région normande, et d’autre part d’apporter une expertise et un support technique coordonné d’enquêtes, à tous les CFA normands, leur permettant de mesurer l’insertion et plus largement le devenir de leurs formés.
L'enquête Seine pour observer le devenir des apprentis (site du Carif-Oref de Normandie)
* Le contrat d’apprentissage est une voie de formation initiale qui a pour but d’obtenir un diplôme d’État (CAP, Baccalauréat, BTS, Licence, Master,…) ou un titre à finalité professionnelle inscrit au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), dont l’ensemble des titres professionnels relevant du ministère du Travail.
- Enquête d'insertion professionnelle et de situation de l'Observatoire de l'université de Caen
L'Observatoire de l'université de Caen - Unicaen réalise deux types d'enquêtes :
. Une enquête de situation des diplômés à 6 mois après l'obtention du diplôme menée auprès des diplômés de Bachelor Universitaire de Technologie, de Licence professionnelle, de Master ainsi qu'auprès des inscrits en Licence 3, pour le suivi des étudiants
. Une enquête d’insertion des diplômés à 18 et 30 mois après l'obtention du diplôme qui fait partie d’un ensemble d’enquêtes d'insertion professionnelle coordonnées par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Labellisées par le Conseil national de l'information statistique (Cnis), elles interrogent une promotion de diplômés de Licence professionnelle et de Master sur leur situation professionnelle 18 et 30 mois après l'obtention du diplôme. L'Unicaen interroge un périmètre de population bien plus large que celui défini par le ministère : tous les diplômés de l’université de Caen sont enquêtés.
- Enquête d'insertion et de devenir de l'Observatoire de l'université de Rouen
L'Observatoire de la vie étudiante, des formations et de l'insertion professionnelle (OVEFIP) réalise chaque année des études sur le parcours des étudiants et des diplômés de l'université de Rouen Normandie : parcours d'études à l'université de Rouen ou dans un autre établissement, et insertion professionnelle. Il s'appuie, d'une part, sur les informations disponibles dans l'application pour l'organisation et la gestion des enseignements et des étudiants (Apogée) et, d'autre part, sur les données recueillies au cours d'enquêtes par questionnaire qu'il conçoit et met en oeuvre.
Ces études servent un double objectif :
. informer la communauté universitaire (enseignants, directions, services, étudiants), les futurs étudiants et leur famille, les acteurs et partenaires du système éducatif
. proposer des indicateurs et analyses contribuant à l'évaluation des formations dans le cadre de la démarche qualité mise en place par l'université.Les études OVEFIP sur le site de l'université Rouen-Normandie
Les Opco, producteurs d'enquêtes
- Opco Constructys (secteurs du bâtiment, des travaux publics, du négoce des matériaux de construction et de bois)
Chaque année, l'Opco Constructys réalise une enquête de suivi des sortants d'apprentissage permettant de mesurer l'insertion professionnelle à 6 mois.
Les études sur le site de l'Opco Constructys - Opco Atlas (assurances, services financiers et du conseil)
Atlas a mené une enquête quantitative et qualitative sur le suivi de l'insertion professionnelle de ses alternants en novembre 2022.
Le rapport complet de l'étude sur le site de l'Opco Atlas - Opco Mobilités (secteurs du transport routier, maritime, services de l'automobile)
Opco Mobilités a mené une enquête pour évaluer l'insertion sur le marché de l'emploi des bénéficiaires des contrats de professionnalisation ou d'apprentissage en 2020 dans les entreprises de la mobilité (issues es 20 branches professionnelles et de la RATP).
Le communiqué de presse
Céline Mothelay (Carif-Oref de Normandie)
Valérie Leroy (Carif-Oref de Normandie)