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Intégration linguistique des primo-arrivants : état des lieux en Normandie
L’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), porteur de la loi du 7 mars 2016 relative au droit des étrangers en France, réaffirme « la maîtrise de la langue comme une des conditions des réussites favorisant l’intégration rapide des étrangers primo-arrivants dans la société française ».
L’intégration n’est pas que linguistique mais savoir parler la langue du pays dans lequel on réside est la base pour s’intégrer dans une société. Suivre une formation, avoir un travail, participer à la scolarité de ses enfants, pratiquer un sport ou encore avoir accès à la culture favorisent l’acquisition de la langue.
L’intégration linguistique des primo-arrivants se fait à travers les actions portées par les acteurs de droit commun et les opérateurs spécialisés dans le champ de l’intégration des réfugiés. Eclairage dans ce zoom, réalisé à partir de l'étude « L'intégration linguistique des primo-arrivants en Normandie » (février 2024), production qui s'inscrit dans les travaux menés par l'Observatoire des risques d'illettrisme, porté par le Centre de ressources illettrisme et analphabétisme (Cria) et la mission Observer du Carif-Oref.
Le sommaire :
- Immigré, étranger, de qui parlons-nous ?
- Parcours d'intégration et profil des primo-arrivants en Normandie
- Effectifs et positionnement des élèves allophones nouvellement arrivés en Normandie
- Le rôle du Cria
« On n'habite pas un pays, on habite une langue »
Cioran, poète roumain
Immigré, étranger, de qui parlons-nous ?
En 2022, 7 millions d’immigrés vivent en France, soit 10,3 % de la population totale. 35 % d'entre eux, soit 2,5 millions d’immigrés, ont acquis la nationalité française. La population étrangère vivant en France, quant à elle, représente 5,3 millions de personnes, soit 7,8 % de la population totale. Elle se compose de 4,5 millions d'immigrés n'ayant pas acquis la nationalité française et de 0,8 million de personnes nées en France de nationalité étrangère.
En Normandie, la population immigrée compte 156 268 personnes (52 % viennent du continent africain) soit 4,7 % de la population normande. La population immigrée est composée à part égale d’hommes et de femmes et plus de la moitié est âgée de 25 à 54 ans. Le taux d’actifs en emploi s’élève à 42,9 %.
Parcours d'intégration et profil des primo-arrivants en Normandie
Toute personne extra-européenne résidant pour la première fois et depuis moins de 5 ans en France est considérée par l’Ofii comme primo-arrivante. Depuis la loi relative au droit des étrangers, l’État français a renforcé son dispositif d’accueil en instaurant le contrat d’intégration républicaine (CIR). Celui-ci s’adresse aux étrangers primo-arrivants, souhaitant vivre et travailler en France. Le CIR, une fois signé, l’Ofii prescrit deux types de formations qui sont dispensées par des prestataires : une formation civique et une formation linguistique. La formation linguistique est prescrite uniquement si le signataire ne valide pas le niveau A1 du cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL).
- Profil des signataires du CIR en Normandie
En Normandie, 4 403 primo-arrivants ont été signataires du CIR en 2022 dont 1 309 bénéficiaires de la protection internationale (BPI). Les CIR signés pour des motifs familiaux (conjoint français, parent d’enfant français, regroupement familial, liens personnels et familiaux…) sont largement majoritaires (48,1 %). 52,4 % des signataires sont des hommes et 47,6 % des femmes.
La grande majorité des signataires est assez jeune : 66,5 % des signataires ont entre 26 et 45 ans, 20,2 % ont entre 16 et 25 ans. Les cinq nationalités les plus représentées sont la nationalité afghane (601 signataires), marocaine (353), tunisienne (232), algérienne (187) et guinéenne (125). Ces cinq nationalités représentent 34 % des signataires soit 1 500 personnes.
Les signataires ont déclaré avoir un niveau d'études secondaire pour 42,6 % d‘entre eux, un niveau primaire pour 13,7 % et 10,6 % n’ont jamais été scolarisés. 32,8 % du public a déclaré avoir suivi des études dans le supérieur dont 47,2 % de niveau Bac +4 et plus. 30,8 % des signataires ont retrouvé une activité professionnelle en France.
- Les formations linguistiques prescrites
Le test de positionnement linguistique écrit et oral réalisé par l’Ofii permet de repérer les besoins des signataires et de les orienter vers une formation obligatoire si le niveau est inférieur au niveau A1. Le niveau A1 permet, à l’oral et à l’écrit, de se présenter, de poser et répondre à des questions simples.
Quatre parcours de formation sont alors proposés :
44,9 % des signataires du CIR soit 1 975 personnes ont bénéficié d’une prescription de formation linguistique pour atteindre le niveau A1. 837 ont finalisé la formation et 64 % d’entre eux ont validé le niveau A1.
Au terme de cette formation obligatoire, deux types de parcours complémentaires sont proposés aux signataires du CIR par l’Ofii pour progresser vers les niveaux A2 et B1 du CECRL. Le niveau A2 et B1 permettent de communiquer sur différents sujets de la vie quotidienne, d’utiliser des phrases simples et des expressions courantes. Le niveau A2 donne accès à la carte de résident et le niveau B1 à la nationalité française.
Une fois le parcours Ofii suivi, l’offre de formation disponible sur notre territoire permet la progression linguistique des étrangers primo-arrivants. Il existe, entre autres, les dispositifs suivants :
- Le dispositif OEPRE « Ouvrir l’Ecole aux parents pour la réussite des enfants »
- Les actions de formation linguistique des dispositifs régionaux et départementaux à l’instar du dispositif Savoirs essentiels de la Région Normandie
- Les ateliers sociolinguistiques complémentaires (ASL) du CIR.
Et dans une démarche d’insertion professionnelle le français à visée professionnelle :
- Une formation d'accompagnement vers l'emploi (Français langue étrangère - Fle + découverte de métiers) pour les demandeurs d’emploi (Pôle emploi / Région)
- L’acquisition d’un niveau de langue française compatible avec l'exercice d'un métier pour le public salarié (Opco et Pôle emploi)
L’ensemble de ces dispositifs permettant aux primo-arrivants de trouver des formations pour améliorer leur niveau de français est à retrouver sur la cartographie nationale réalisée par le réseau des Carif-Oref (RCO) pour la Direction de l’intégration de l’accueil et de la nationalité (Dian) du ministère de l’Intérieur.
Effectifs et positionnement des élèves allophones nouvellement arrivés en Normandie
Lorsque est évoqué l’accueil des primo-arrivants, il faut également prendre en compte la population mineure scolarisée : les élèves allophones nouvellement arrivés avec des besoins éducatifs particuliers et notamment l’apprentissage du français langue seconde (FLS).
Sur l’année scolaire 2021-2022, 3 252 élèves allophones nouvellement arrivés étaient scolarisés en Normandie : 1 039 en école élémentaire, 1 549 au collège, et 664 au lycée. Les élèves allophones sont inscrits dans une classe ordinaire en correspondance avec leur niveau scolaire lorsqu’ils intègrent une école. Cette scolarité dans une classe ordinaire peut être complétée par un dispositif d’aide via une unité pédagogique pour élèves allophones arrivants ou/et un soutien linguistique dans leur classe. Pour les élèves ayant été très peu ou pas scolarisés dans leur pays d’origine, ceux-ci peuvent intégrer une unité pédagogique pour élèves allophones arrivants non scolarisés antérieurement.
Une attention particulière est également portée à la réussite éducative des enfants et au soutien parental. C’est pourquoi, il est proposé le dispositif « Ouvrir l’école aux parents pour la réussite des enfants » (OEPRE), porté par le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de l’Intérieur, qui vise à permettre aux parents allophones primo-arrivants ou non d’apprendre le français, de connaître les valeurs de la République et de comprendre les attentes de l'école vis-à-vis de leurs enfants. En Normandie, 26 ateliers ont permis d’accueillir 755 parents sur l’année scolaire 2022-2023.
Le rôle du Cria
Le Cria du Carif-Oref de Normandie contribue à informer sur l’existence, les contenus et l’articulation des différents dispositifs existants sur le territoire normand afin de mieux orienter les publics selon leur profil. Sur le volet accompagnement linguistique des publics primo-arrivants ou réfugiés, l’équipe du Cria informe sur les différentes notions inhérentes à ces publics et participe aux projets dédiés aux intervenants professionnels auprès du public français langue étrangère (FLE) et analphabète à l’image de Doc en stock et Pop Alpha, projets impulsés par le RNPCRIA et financés par la Dian.
Malyka Déméautis (Carif-Oref de Normandie)